Marcillac - Capitale du Mansois
- Sébastien Hiribarren Gorrochategui
- 3 juil. 2024
- 2 min de lecture
📍 𝗠𝗮𝗿𝗰𝗶𝗹𝗹𝗮𝗰 - Capitale du Mansois
𝘓𝘦 𝘷𝘪𝘯 𝘥𝘦 𝘔𝘢𝘳𝘤𝘪𝘭𝘭𝘢𝘤 𝘪𝘴𝘴𝘶 𝘥𝘦 𝘔𝘢𝘯𝘴𝘰𝘪𝘴 𝘢 𝘮𝘪𝘭𝘭𝘦 𝘢𝘯𝘴. 𝘊𝘦 𝘱𝘦𝘵𝘪𝘵 𝘷𝘪𝘨𝘯𝘰𝘣𝘭𝘦 𝘢𝘷𝘦𝘺𝘳𝘰𝘯𝘯𝘢𝘪𝘴 𝘢 𝘴𝘶𝘣𝘪 𝘣𝘪𝘦𝘯 𝘥𝘦𝘴 𝘷𝘪𝘤𝘪𝘴𝘴𝘪𝘵𝘶𝘥𝘦𝘴 𝘢𝘶 𝘤𝘰𝘶𝘳𝘴 𝘥𝘦 𝘴𝘰𝘯 𝘩𝘪𝘴𝘵𝘰𝘪𝘳𝘦, 𝘮𝘢𝘪𝘴 𝘪𝘭 𝘴’𝘦𝘴𝘵 𝘵𝘰𝘶𝘫𝘰𝘶𝘳𝘴 𝘳𝘦𝘭𝘦𝘷𝘦́, 𝘦𝘵 𝘢 𝘵𝘰𝘶𝘫𝘰𝘶𝘳𝘴 𝘴𝘶 𝘱𝘳𝘰𝘨𝘳𝘦𝘴𝘴𝘦𝘳.
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En Aveyron, à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Rodez – qui perche à 600 m d’altitude, sur les coteaux escarpés de la vallée de l’Ady, le vin est synonyme d’une part de l’abbaye de Conques (et ses fameux vitraux signés Soulages) et de ses moines venus de Bourgogne avec un savoir viticole avéré qui, dès le IXe siècle, développèrent la culture de la vigne, et d’autre part du Mansois*, cépage emblématique et quasi unique de la région. En dépit de vicissitudes historiques douloureuses : oïdium en 1952, phylloxéra en 1875, mildiou en 1884, Grande Guerre qui priva le petit vignoble de bras, les vins de Marcillac résistèrent avec une gniaque terrible, obtinrent le statut de VDQS en 1966 et l’AOC en 1990. A l’âge d’or du vignoble (de la Révolution au phylloxéra) plus de 2 000 ha de vignes prospéraient, contre 200 ha aujourd’hui. Une cave coopérative et une douzaine de caves particulières se partagent à présent et à part à peu près égale la production de 8 500 hl. Les vins rouges (en majorité écrasante) ont une robe grenat profonde mais lumineuse, un nez de fruits rouges et noirs (cassis, mûre, groseille, cerise), et une touche cacaotée. Des notes épicées (poivre notamment) s’ajoutent en bouche. Les tanins sont généralement bien présents sans être agressifs.
Un vin médicament
Ce sont des vins structurés et d’un beau volume, qui servirent de « médicament » il y a des siècles, lorsque « une eau polluée alimentant les Ruthénois (habitants de Rodez), le vin était considéré comme un substitut acceptable », souligne Paul Strang dans son ouvrage Vins et vignerons du Sud-Ouest. Le Vallon, autour de la ville de Marcillac, jouit d’un microclimat dont la réputation remonte au Moyen-Âge. C’est l’essor de la bourgeoisie de Rodez – s’improvisant elle-même vigneronne – qui dopa le vignoble de Marcillac, lequel devint l’unique culture locale. Après le passage du fléau « phyllo », c’est le travail à la mine qui attire les vignerons désœuvrés et ruinés, du côté de Decazeville. Mais d’aucuns replantent des vignes réputées immunisées et, chance, le mansois se greffe bien. Cela tombe bien, car la mine a besoin de vin pour soutenir le moral des mineurs dans les difficultés de leur labeur. Lorsque celles de Decazeville ferment en 1962, l’économie du vin s’effondre brutalement avec celle du charbon. En 1966, il reste 23 ha de vignes, contre près de 900 dix ans plus tôt. Le vignoble de Marcillac semble promis à une mort proche, lorsqu’une poignée de valeureux vignerons aveyronnais se retroussent vaillamment les manches et, de fil en aiguille, à force de labeur « et de vouloir », sortent de l’ombre leur vin issu de « saoumensès » (Mansois, en patois), ce jusqu’à la première « médaille » de reconnaissance : le statut de VDQS. L’aventure repartit de plus belle. Elle ne cesse de progresser depuis lors. Léon Mazzella
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*Appelé Fer-servadou en occitan, Braucol à Gaillac, Pinenc en Béarn.
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